SE SÉPARER POUR POUVOIR TISSER LES LIENS

Se séparer…. pour conjuguer

 

Sortir du phantasme « tu es tout pour moi, je suis tout pour toi » l’idéal de l’amour imaginaire !

Se séparer et avoir les moyens de choisir ses proches au lieu de les subir, l’idée n’est pas neuve.

Rousseau disait déjà que « l’enfant devenu adulte était désormais apte à nouer d’autres liens avec ses parents, consciemment et librement, voulus cette fois ».

Dans son discours sur l’inégalité parmi les hommes, il précisait « chaque famille devient une petite société d’autant mieux unie que l’attachement réciproque et la liberté en était les seuls liens ».

Quelles sont aujourd’hui les familles ou règne une telle indépendance, où l’on en a fini avec les sentiments de dette et les contentieux qui empêchent de s’aimer sans arrière-pensée ?

Je vois comme Rousseau,  une continuité entre le domaine familial et le domaine socio-politique.

Le bonheur d’être soi-même selon moi est contagieux, en famille comme dans la sphère publique.

Il est écrit « Que l’épée précède la paix ! »

Si nous nous différencions afin de ne plus subir autrui, mais l’adopter, le rencontrer, nous auront réveiller en lui son aptitude à être authentiquement lui-même. Du coup, ses choix professionnels et citoyens ne seront plus affectivement parasités par des modèles ou les repoussoirs dont il avait été dépendant jusque-là.

Guy Corneau disait que toute identité naît du chaos ou l’on est fusionné aux autres.

« Action de séparer » autrefois attribuée au seul père (couper le cordon pour nous indiquer que nous sommes sortis pour de bon du ventre maternel)

L’acte de diviser, cloisonner, différencier rend viable le monde extérieur et il en va de même pour le vivre ensemble des humains.

Etre séparé signifie être mis à part, distingué, différencié, prendre sa part et s’y consacrer pour pouvoir se consacrer à une tâche, une œuvre, une mission aussi modeste soit-elle, qu’aucun autre ne saurait accomplir. Il est quand même extraordinaire de savoir qu’aucun de nous n’a les mêmes empreintes digitales. L’humanité nous montre que le multiple existe et que nous sommes tous différents dans notre essence.

Pour faire un nous, nous avons besoins de cette séparation, sortir de cette fusion étouffante, cette articulation d’un JE et d’ un TU !

Ainsi nous pouvons chérir ses liens invisibles qui font l’intermédiaire et qui sont nos relations

Le souffle qui passe entre le JE et le TU . Un lien désaliéné, lorsqu’il est consciemment et librement voulus, dans l’acceptation de la différence sans dénier la réalité vécue de chacun (chaque UN) .

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