Dans la réalité un Pervers est toujours narcissique alors qu’un narcissique n’est pas forcement pervers;
D’après les travaux de nombreux psychologues sur le sujet et en particulier Hèlène Vecchiali, on découvre que des es similitudes sont certes importantes, mais les divergences sont dans les motifs de leur jouissance et dans le sort qu’il réservent à l’autre. D’où une l’ erreur fondamentale d’appeler un pervers « un pervers narcissique » .
Le pervers espère jouir de la destruction psychologique de l’autre, même si ce plaisir est toujours décevant.
Le narcissique jouit de sa propre survalorisation par une utilisation de l’autre : lorsque le partenaire est « périmé », il est simplement « éjecté » !
La pathologie du Narcissique est moins redoutable que celle du pervers. Le narcissique ne se nourrit pas du malheur des autres. Il vit ses relations sur un mode « pratique, concret, centré sur lui même. Sa sexualité est égocentrique, à la recherche de son propre plaisir avant tout. Il apprécie les personnes qui le mettront en valeur pour se faire valoir aux dépends de chaque objet-piédestal. Ses relations sont superficielles, avec une phase d’idéalisation si l’objet rempli bien son rôle. Il épuise ses « objets » et les rend obsolètes par une exploitation tyrannique. S’ensuit une phase de rejet soudain, sans appel, sans l’ombre d’une émotion, sans un état d’âme pour leur devenir.
Cependant, il est capable de s’investir dans sa famille, car ils sont forcement beaux ! son épouse est choisie pour sa beauté et ses descendants, quelque soit leur physique sont décrétés magnifiques . Ces supports décoratifs demeureront tant qu’ils resteront …objets de décors
La pathologie du Pervers est autrement plus dévastatrice. Il vit lui aussi sur un mode pragmatique, mais l’objet n’est plus un faire valoir. Il doit le vider de sa substance pour le remplir de ses propres frayeurs : objet-paillasson,, objet-poubelle.
Le pervers met aussi l’autre en danger en l’amenant à un point de rupture psychologique en lui soumettant inlassablement des défis frôlant l’illégalité ou malmenant ses valeurs. (il pousse à la malversation sans se mettre lui même en danger et rabaisse l’autre avec des « tu es trop dans la compassion, tu es trop gentil(le), trop généreux(se). Le mal qu’il fait aux autres offre sa jouissance principale :l’angoisse provoquée chez l’autre. il pense que faire souffrir peut le distraire de sa propre souffrance et l’affranchir de sa haine de lui même qu’il pressent en voulant l’ignorer.
C’est impératif de jouissance immédiate ne s’embarrasse surtout pas du désir – qui surgit d’un manque et qui exige de tenir compte de l’autre. Le manque est réservé au commun des mortels, donc ne le concerne pas … quand à l’autre, son existence en tant qu’humain est purement et simplement effacée.
SIMILITUDES ENTRE PERVERS ET NARCISSIQUE
Ces deux groupes ont en commun leur illusion d’être le centre du monde et pour ne pas basculer dans la folie, ils se sont construit sur :
- Le déni : Refus d’entrevoir une réalité insupportable, qui est alors niée.
- L’angoisse : Terreur de la mort et détresse identitaire, qui les poussent à une hyperactivité.
- Le délire de grandeur : Certitude de leur supériorité, conviction de leur invulnérabilité, culte du « moi » démesuré.
- La relation à l’autre : L’autre est un outil, un objet, un instrument, mais INDISPENSABLE, car il représente un antidépresseur puissant.
- Paraitre : Séduction constante qui masque un désert interne, une détresse personnelle sans fin
DIFFÉRENCES ENTRE PERVERS ET NARCISSIQUES
- Le narcissique : Il utilise l’autre pour sa propre gloire, pour se mettre en valeur, et lorsque cet objet est usé, éreinté, il le jette sans émotion, sans appel, et s’en désintéresse. Après quoi, il ne veut ni sont malheur, ni son bonheur, cela lui est indifférent.
- Le pervers : Il veut jouir de la souffrance qu’il inflige. Il espère vider la proie convoitée de ses qualités, afin de ce les approprier. Il veut remplir sa victime de ses propres frayeurs et surtout lui faire mal à petit feu, la détruire psychologiquement. L’autre est la fois un réceptacle ou le pervers déverses ses angoisses et une belle substance dont il tente de se nourrir.
QUI SONT LES PERVERS ?
A fin de ne plus faire d’erreurs et de qualifier tout et n’importe qui de pervers , il semble important de savoir que pour repérer un pervers il doit cumuler tous les profils en même temps et cela sur une durée dans le temps.
Ils cumulent tous les profils en même temps:
- Séducteurs: ils veulent plaire, attirer dans leurs filets
- Vampires : ils cherchent à vider l’autre de sa vigueur
- Magiciens : ils semblent disposer de pouvoirs prodigieux
- Victimes : ils se font passer pour des souffre-douleur
- Bourreaux : ils torturent
- Fantômes : ils ont une identité floue, inconsistante
- Comédiens : Ils sont capables de feindre toutes les émotions
- Sauveurs : Héros qui repoussent un danger
- Harceleurs: qui soumettent des attaques incessantes
- Sadiques : qui prennent plaisir à faire souffrir
La structure du Pervers
- Il fait parti des États limites (ou borderline)
- Sa pathologie repose sur les dénis de la mort, de ses origines, de la différence sexuelle
- Présence d’effrois, de détresse, d’angoisses, de tensions, de pulsions destructrices
- Absence de projets, de sentiments, d’émotions
Son enfance
Mère qui ne laisse pas la place au père, mère toxique, ambivalente, omnipotente
Complaisance silencieuse du père sur les agissement de la mère, il n’arrête pas l’emprise de celle-ci sur son enfant : Il ne joue pas son rôle de rempart contre la perversité, il ne permet donc pas à l’enfant de passer du 2 au trois qui ouvre à l’altérité.
Son immaturité
- Il est figé à un stade infantile
- Il veut tout, tout de suite et tout le temps, il refuse toute frustration
- Il évacue ses pulsions de mort sur son souffre douleur (mieux vaut empoisonner l’autre que moi)
- Il agit avec calme, car il fait vivre sa rage à l’autre
Sa difficulté identitaire , son clivage
- Il souffre d’une défaillance narcissique qui l’oblige à se dissocier
- Docteur Jekill (illusion d’être parfait) et mister Hyde (envahie par sa noirceur) vivent alors séparément .
Sa culture
- Elle est pauvre bornée, monolithique
- Il étale sa science avec arrogance
- il exploite les idées des autres
Ses Métiers
- Ce sont ceux ou la séduction et le pouvoir interviennent
- Hélas on trouve un grand nombre de pervers chez les thérapeutes : les victimes leur sont livrées à domicile !
PROFIL DE LA VICTIME DU PERVERS
- Elle est vivante, donc très attirante pour le pervers qui, tel un vampire, est en quête d’un sang de qualité.
- La richesse de la victime est grande : Fortes valeurs humaines et morales
- Elle est chaleureuse, spontanée, aimable et maternante
- Cette « belle personne » doute cependant d’elle même (c’est sa faille) elle à besoin de reconnaissance, d’admiration et une forte proportion à culpabiliser.
- Le pervers repère ces défaillances et va les exploiter.
- Cette faille peut être conjoncturelle : deuil récent, rupture amoureuse, nouveau job à responsabilité ou licenciement ..
- Une structure hystérique (ce n’est plus l’hystérie scandaleuse du XIXème siècle. Il s’agit d’une structure névrotique « normale », contrairement à celle du pervers.
- La personnalité hystérique cherche à se situer dans le désir de l’aitre, dans son discours, dans son jugement, au détriment d’elle même.
- Elle attend de l’autre une réponse à ses propres questions existentielles, elle rêve de fusion avec lui.
- Cette structure fait d’elle la proie parfaite pour une emprise perverse.
L’enfance de la Victime
- La victime à souvent été sous l’emprise de parents ayant un trop grand souci éducatif et imposant leurs propres désirs, leurs souhaits, leurs envies.
- Ces parents dominateurs lui ont fait vivre une « sous-existence »
- Le pervers va alors la fasciner (entre autres artifices) en lui faisant miroiter une « sur existence »
UNE PARTICIPATION INVOLONTAIRE A L’EMPRISE
La phase de séduction idéale facilite la mise sous emprise de la victime, qui n’est pas masochiste, mais émerveillée par ce premier temps idyllique. Elle sera ensuite fidèle à cette lune de miel au début, espérant naïvement la retrouver telle que le préserver ne cesse de lui promettre, sans plus jamais l’acter. Elle participera à cette emprise, même dans la tourmente, en raison de sa grande loyauté envers son bourreau qu’elle cherche à sauver de lui-même.