Violences sexuelles, comment commettre un crime en toute impunité

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Article tiré du livre noir des violences sexuelles du DR Muriel Salmona

Les viols, qui sont des crimes jugés en cours d’assise sont très fréquemment correctionnalisé en agression sexuelles (schmitt, 2012)? t ils font l’objet d’un pourcentage très faible de condamnations. Le viol est un crime presque parfait ! et si les violences sont présentes dans tous les milieux sociaux-culturels, les auteurs issus de milieu défavorisés sont sur-représentés dans les condamnations pénales, particulièrement pour les viols (le gaziou 2010) . La loi du silence règne particulièrement à l’intérieur des familles, du couple, des institutions et des entreprises.

C’est à la victime de ne pas faire de vagues, de ne pas « détruire » la famille, le couple, d’être compréhensive, d’être gentille, de comprendre que « ce n’est pas si grave, il y a pire ailleurs ».

Les violences sexuelles ont le triste privilège d’être avec la torture, celles qui ont des conséquences psycho-traumatiques les plus graves, avec un risque de développer un état de stress post-traumatique chronique très élevé. Lors de viols, la mise en scène de meurtre, d’humiliation, l’atteinte à la dignité génèrent chez les victime un sentiment de mort psychique, elles se perçoivent comme des survivantes et même parfois comme des « mortes vivantes ».

Dans beaucoup d’état de grands progrès ont été faits au niveau des lois et des politiques pour lutter contre les violences faites aux femmes, aux enfants, mais l’application de ces lois laisse encore beaucoup à désirer. Les auteurs des violences restent  peu poursuivis, alors que les dénonciations ont augmenté selon le conseil de l’Europe (2009).

De toutes les violences, les violences envers les enfants sont certainement les plus cachées. La loi du silence règne en maitre. Et c’est particulièrement vrai pour les violences sexuelles commises dans le cadre de maltraitances, c’est à dire les violences sexuelles subies par les enfants alors qu’ils sont à la garde d’une personne de confiance dont ils dépendent, comme un parents, un frère ou un sœur plus âgés, un autre membre de la famille (inceste), une nourrice, un baby sitter, ou par une personne ayant une autorité sur l’enfant (enseignant, éducateur, personnel soignant, prêtre…etc). Parfois même par des personnes travaillant dans une structure sociale censée protéger les enfant d’un tel danger (institution, famille d’accueil, etc.)

Soumis a cette loi du silence et également à un devoir de loyauté, les enfants victimes de violences sexuelles trop souvent n’en parleront jamais, ou seulement vont, trente, voire quarante ans après !

Les violences sexuelles incestueuses que subissent  les enfants sont souvent répétées et durent parfois de nombreuses années, avec l’obligation de rester en contact avec l’agresseur. Elles auront des conséquences d’autant plus dramatiques sur le développement psychique.

Les parents maltraitants sont dans l’ensemble protégés au nom d’un sacro-saint respect de la famille et des liens parents-enfants. De même quand l’enfant est exposé à de graves violences conjugales, on considère encore trop souvent qu’un parent violent avec son conjoint – le plus souvent le père – peut-être malgré tout un bon parent tant qu’il n’exerce pas de violences physiques directes sur l’enfant, même s’il le terrorise et le traumatise durablement.

Les enfants face aux adultes sont dans une grande vulnérabilité et d’assujettissement, du fait de leur dépendance et de leur immaturité, ainsi que de leur manque d’expérience et de connaissance dans le domaine de la sexualité.

Les enfants victimes de violences sexuelles sur leur lieu de vie vivent dans un climat de grande insécurité et de terreur, toute leur énergie passant de la mise en place de stratégies de survies et de défense.

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